Il faudrait que je me souvienne vraiment. Il ne s'agirait pas de donner l'à peu près d'un souvenir comme ça. C'est trop important.
Déjà c'était un jour pair de juin, un peu après son examen. C'est à peine s'il faisait beau, c'était presque bizarre. Je venais de m'engueuler avec ma soeur au sujet de qui devrait faire les courses avant midi et finalement ça a été moi, bien sur. Je traînais mes vielles groles du côté de chez casino et mon portable à sonné. C'était Laurène qui disait qu'elle m'avait vu passer par sa fenêtre. Je ne savais pas où c'était. Elle voulait qu'on se voit.
Elle a dit ça comme s'il ne valait même pas la peine qu'on en discute. Il fallait qu'on se voit et puis c'est tout. Elle a dit "à la fontaine" et puis j'ai dit "dans 10 minutes". J'écris ça mais je ne me souviens plus vraiment de ce que j'ai bien pu lui répondre. Toujours est-il qu'après avoir payé mes 4 sachets de coquillettes, je suis allé a la fontaine où elle n'était pas encore. Bien sur.
Elle est affreusement prévisible pour ces choses là. Quand elle est arrivée elle avait les doigts encore vieillit par l'eau du bain. Je me souviens. Je ne sais plus si elle était maquillée. On a parlé musique a cause des écouteurs qui étaient dans mes oreilles. Elle aime Thomas Fersen, moi pas. Je ne tremblait plus face à elle. Pourtant elle était plus jolie que derrière son violon dont elle se servait trop mal. J'avais envie de dire des choses qui ne se disent pas et de lui prendre la main comme ils font les autres, là.
J'ai dit que ma soeur m'attendait, je crois. Et elle a dit "reste". Ca je sais que c'est vrai, ça n'est pas l'embellissement du temps qui fait que je m'en souviens comme ca. Parce que ce "reste" veut trop dire pour être faux. Il a fait que oui, j'ai osé.
J'ai pris sa main comme ils font les autres et je l'ai regardé dans les yeux en subissant ses yeux. On a marché comme ça un peu et elle a dit "c'est là que j'habite".
Alors je l'ai embrassé en bas de chez elle ce jour pair de juin et je suis revenu et revenu et revenu. Et puis il a fallu qu'au milieu de nos mains et de nos yeux qui se subissent le mois de septembre est arrivé et Laurene a pris le train pour une fac parisienne.
Elle revient a la fin du mois...
Commentaires :
Re:
C'est exactement ça. Mes souvenirs, je fais toujours en sorte de les tourner comme des choses qui se lisent dans des pages. C'est mentir, un peu. Mais c'est comme ça qu'ils sont dans ma tête.
(new Identity d'Elfiane)
Ben c'est cool, ça a avancé^^