J'ai repris les cours. Pas que ca se trouvait tout en haut de ma liste de priorités mais j'ai une soeur persuasive quand il s'agit de prendre des choix intelligents pour le futur. Je sais que j'ai de la chance, qu'on se ressemble si peu. Elle a eu raison. J'avais besoin de faire quelque chose, d'apprendre, de sortir de mon milieu souterrain (mon pseudo na rien d'un hasard).
La fac. Ca fait bizarre. Il y a tout un tas de gens un peu partout et sa pose des questions a tout va "et elle est où la 172? Et comment on se rend au BDE?" et moi je ne sais pas, je suis nouveau. J'ai du tourner en rond pendant trois jours et j'ai fini par avoir des repères, à connaître des gens. Je croise ma soeur de temps en temps et elle m'oblige a manger avec elle. Alors le midi il y a Caroline, Javier l'espagnol de Séville qui se révolte toujours de ne plus pouvoir faire se sieste, ma soeur et moi. On joue avec la bouffe.
En cours j'écris avec le stylo de ma voisine qui ressemble a Lucie. Il n'y a presque que des filles dans cette classe et je pense que je préfère. J'écris Laurene sur ma paume de main pour me rappelé de l'appeler ce soir. J'aime bien mes cours, mes profs.
Mon violon va se rouiller et mes doigts avec. S'il y a une chose pour laquelle j'ai toujours dit non a ma belle, c'est de jouer pour elle. C'est énervant comme je ne sais pas d'où ce blocage me vient. Je ne sais plus jouer pour moi et je n'ose plus jouer pour les autres. Un jour...
Henryka n'aime pas Laurene, je ne sais pas bien pourquoi. Elle m'a toujours un peu couvé sous prétexte qu'elle est sorti 4 minutes avant moi (je suis sur qu'elle m'a poussé pour avoir la meilleure place). Je pense que c'est parce que Laurene me fuit, ma soeur croit qu'elle ne veut pas mon bonheur, dans cette histoire. En tout cas j'y trouve mon compte pour le moment. Ca n'est pas comme si j'avais confiance, mais j'ai des souvenirs de taille auxquelles me raccrocher. Et puis c'est tout.
On a passé deux mois à presque s'éviter, même si on se courait après, en quelque sorte. Un peu de marivaudage aussi. Ca me fait rire. Elle n'est pas bien mature quand il s'agit de parler de nous, ou même d'elle, mais elle me bluffe dès qu'elle ouvre la bouche pour parler de tout le reste. Moi je me tais. Elle doit penser que je suis con et malléable. Peut être même qu'elle pense bien. J'oublie de savoir.
Et puis au milieu de ce merdier bizarre. Entre les couloirs de la fac, les sermons de ma soeur et la voix de Laurene a l'autre bout d'un fil les jours pairs à minuit, je suis heureux.
Merci, au revoir.
Commentaires :
J'aime... La simplicité des mots. La poésie des souvenirs. Le musicien. L'amoureux. L'heureux. Tout y est, pour le plaisir des mots.
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