C'est toujours comme ça. Il faut qu'elle sorte chez je ne sais qui qu'elle ne connaît pas, qu'elle m'appelle pour qu'on s'engueule et que finalement oui, ça arrive. J'en ai marre, ce sentiment dégueulasse de savoir qu'elle le fait exprès, comme si elle voulait me faire du mal sans raison. Peut être que je l'insupporte, que je lui rappelle quelque chose qui fait mal. Alors pourquoi elle reste, pourquoi elle veut être là, un peu?
Et puis je ne dis rien a personne je souris parce que c'est comme ça que les autres me voient, et sûrement, que j'ai envie d'être vu. J'aime pas avoir à répondre à la question "ça va pas?", alors je me démerde pour qu'on ne me la pose pas.
C'est sûrement pour ça que j'écris ici. Ca m'étonne d'ailleurs que j'y sois revenu comme si j'en avais besoin. Certaines choses nous naissent à l'intérieur pour sortir un jour, alors si je ne veux pas les dire, il faut que je les écrive. Du moins je crois.
Finalement j'étais surtout venu ici pour dire que j'avais passé un début de soirée génial, et que ça ne me tuait pas d'avoir une vie sociale, contrairement a ce que je croyais. Ma sœur fait bien la sieste avec Pedro et ça ne me dérange pas du tout. On est allé dans un bar à cocktails et j'ai prit du jus de groseilles. Je me suis fait insulter par des lycéens bourrés qui n'ont fait que me confirmer que le jus de groseilles, c'est mieux. Même que le grand blond a loupé la marche en descendant des chiottes et que ça n'a pas fait rire que moi.
Bon évidemment, le coup de téléphone de 23h34 n'était pas d'une note aussi festive et ça m'a donné envie de traîner dehors tout seul comme ils font dans les films, sauf qu'il faisait froid alors j'ai prit le bus. J'ai dit à ma soeur que c'était un pote, que je devais allé le rejoindre ailleurs, et elle n'a rien dit. J'ai eu envie de la rappeler. Je ne l'ai pas fait. Je fais des progrès...
Elle m'a dit que je n'appelais pas assez, que je me fichais delle, sans dire bonsoir et sans raison. Qu'elle savait que j'avais revu la serveuse du bar ou Damien avait joué parce que soit disant, on avait pas été discret samedi soir. Ce que j'en ai dit c'est que c'était elle qui papillonnait, et que moi au moins, j'avais eu la décence de ne pas la déranger dans sa drague de bazar. Je crois que c'est le "drague de bazar" qui a fait qu'elle m'a raccroché au nez.
J'écoute "street spirit" de Radiohead en boucle depuis que je suis rentré comme un vieux depressif qui chercherait à verser une larme de plus sur un souvenir sans importance. Je ne sais pas pourquoi elle doute. Je ne sais pas pourquoi je ne la rappelle pas, je ne vois pas pourquoi je la rappellerais. Je me perds dans une relation qui, il me semble, ne va pas très loin. Et pourant je n'ai aps l'intention d'y mettre un terme. Parce que j'ai envie de savoir si c'est vraiment une erreur, et que je ne le saurais qu'en allant au bout de nous. Ca n'est que le debut. C'est comme si elle était deux personnes et que l'une d'elle me detestait. Il parait que c'est à ce moment là qu'il faut surtout dormir.
Bonne nuit alors.
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